Mucus
parmi l’urine ou les excréments du lapin
Causes
possibles
Esther van
Praag, Ph.D.
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Lors du nettoyage de l’environnement dans
lesquels vivent les lapins, il est vivement conseillé de contrôler les
excréments, leur forme, leur quantité, leur taille et leur couleur. Il en est
de même de l’urine ainsi que d’autres excrétions. Cette observation permet de détecter la
présence de couleurs inhabituelles ou de mucus. En temps normal, les lapins
produisent deux types d’excréments : des crottes dures et rondes, et des
crottes molles ou caecotrophes. Les crottes dures proviennent de l’intestin
et sont riches en matériel fibreux. Le lapin les renifle, mais les réingère rarement. Leur couleur et leur taille varient en
fonction du régime alimentaire. Plus ce dernier est riche en matériel sec et
fibreux, comme le foin et la paille, plus les crottes sont grandes et de
couleur brunâtre. Plus le lapin mange de nourriture
fraîche, salades et autres carottes, plus les crottes ont tendance à diminuer
de taille et à prendre une couleur noirâtre. Les caecotrophes “odorants” en
forme de grappes sont formés dans le caecum. Chaque grain est recouvert d’une
fine couche de mucus. Ces excréments sont riches en vitamines, minéraux,
protéines, eau et bactéries. Afin d’éviter la perte de ses éléments
nutritifs, le lapin récupère ces crottes directement de l’anus et les avale
sans les mastiquer. Ceci évite de casser la membrane entourant les grains et
permet la continuation du processus de fermentation et la survie des
bactéries lorsqu’elles se trouvent dans le milieu hostile de l’estomac.
Parfois, la présence de mucus est observée parmi les excréments. Parfois il
joue un rôle protecteur et nourricier. Cependant, c’est assez souvent le
signe d’un dysfonctionnement.
Mucus protecteur et nourricier Le système reproducteur de la lapine est
constitué de différents organes internes, dont le vagin et les deux cornes
utérines. La partie basse de chaque utérus forme le col qui relie le vagin à
chaque cavité utérine. Elle est riche en glandes sécrétrices de mucus. Leur
sécrétion est influencée par les hormones reproductrices œstrogènes et par la
progestérone ainsi que par d’autres hormones. Le rôle de ce mucus est
multiple. Ses propriétés bactéricides protègent le système reproducteur de la
lapine et, plus particulièrement, l’utérus dans lequel la gestation aura
lieu, contre les agents pathogènes. Son pH élevé assure la survie des
spermatozoïdes, tandis que sa richesse en sels minéraux fournit à ceux-ci
l’énergie nécessaire pour continuer leur ascension dans le système
reproducteur et fertiliser les ovules. Enfin, le maillage serré des
différents constituants du mucus permettent de filtrer les spermatozoïdes,
permettant le passage de ceux qui sont bien formés et éliminant les
malformés. Une fois les ovules fertilisés, la sécrétion redevient acide,
coagule et devient opaque. Son expulsion est favorisée par la vascularisation
de l’utérus en vue de la gestation et permet l’élimination des cellules
mortes au sein du système reproducteur de la lapine. A ce stade, la lapine
bouleverse souvent son box, remuant paille et fumier. C’est le signe que la
gestation a commencé.
Mucus et
irritation des voies urinaires
Certaines cellules spécialisées bordant le
tractus urinaire produisent du mucus. Cette substance migre au gré de la
production d’urine et sert principalement à éliminer les germes pathogènes et
à prévenir les infections urinaires de la vessie et, parfois, des reins. Il
permet aussi d’évacuer les sédiments contenus dans l’urine du lapin ou les
calculs de petite taille. Chez un animal sain, le mucus est transparent et en
général très fluide. Il est rarement visible, sauf lors de prélèvement
d’urine directement dans la vessie. Il peut alors apparaître sous forme de
filaments ou d’un « nuage ». Lorsque le mucus observé parmi l’urine a une
couleur jaunâtre et opaque, c’est le signe d’une maladie. Cette apparition
affecte aussi bien les mâles que les femelles. Chez ces dernières, il peut
s’agir d’une infection des voies urinaires ou reproductives. Les lapines sont
plus susceptibles de développer des infections de la vessie que les mâles car
le canal de sortie de la vessie vers l’extérieur est plus court. La migration
est donc plus courte pour les bactéries, ce qui favorise les infections. La
présence de mucus dans l’urine peut aussi être la conséquence de dépôts
minéraux dans la vessie ou les reins. Ces dépôts peuvent être sous la forme
de « sable », entraînant une urine à consistance pâteuse, ou sous forme de
calculs. Chez le lapin, la formation de calculs n’est pas liée à la présence
de calcium dans l’alimentation. Par contre, une augmentation du pH urinaire
dans la vessie favorise le développement de bactéries, qui vont excréter des
déchets (ammonium) et sécréter une enzyme uréase capable de dégrader l’urée.
De plus, le pH alcalin favorise la précipitation des cristaux de magnésium,
ammonium et phosphate, entraînant la formation de calculs. L’irritation
causée par le « sable » ou les calculs provoque une hypersécrétion de mucus
au sein des voies urinaires.
Mucus et
dérèglement intestinal
Des cellules productrices de mucus se trouvent aussi
dans la paroi de l’intestin. Elles produisent des petites quantités de mucus
afin de protéger les tissus et les organes du système digestif et de réduire
les lésions causées par les acides provenant de l’estomac, de certains
aliments ou d’organismes pathogènes. En effet, la destruction de la couche de
mucus représente une porte d’entrée dans l’organisme via la voie sanguine. Le
mucus est transparent et peu ou pas visible chez un animal en bonne santé.
Lorsqu’une grande quantité de mucus est sécrétée, c’est le signe d’un
problème digestif. Une irritation de la muqueuse et de la paroi de l’intestin
entraîne un processus inflammatoire. Ce dernier stimule les cellules
sécrétrices de mucus, qui produisent un excès de cette substance afin de
protéger les parois du système digestif. Le mucus prend alors une couleur
jaunâtre, rousse ou brunâtre. La présence de grandes quantités de matière est
souvent le signe d’un ralentissement du mouvement péristaltique de
l’intestin, de crampes, de présence excessive de gaz ou d’une diarrhée
récente. Une déshydratation peut aussi entraîner une production excessive de
mucus intestinal.
Mucus et présence de parasites Différents parasites peuvent coloniser l’intestin des
lapins. Les plus communs sont les protozoaires responsables de la coccidiose
ou de la giardase, rare de nos jours, et de différents vers parasites dont le
plus fréquent est Passalurus sp. Ces parasites colonisent l’intestin, le caecum et
parfois le foie afin de se reproduire. Leur présence peut ne présenter aucun
symptôme ou causer différents troubles tels que des douleurs, des crampes,
des ballonnements, de la diarrhée liquide, de l’apathie et une perte de poids
inexpliquée. Si la population de vers est excessive dans l’intestin, la masse
de vers peut provoquer un blocage douloureux avec production massive de
mucus. Il est parfois possible de voir des vers blancs, parasites vivants,
s’agiter autour de l’anus ou dans les crottes solides fraîchement évacuées. A
ne pas confondre avec les larves (asticots) de mouches qui sont des parasites
de la peau ! En effet, les vers intestinaux adultes migrent vers l’anus pour
y pondre des œufs, causant des démangeaisons. Leur présence dans l’intestin
ou le caecum causent une irritation des membranes muqueuses et une
hypersécrétion de mucus. Des filaments de mucus transparent ou brunâtre, dus
à la présence de sang, sont souvent la seule manifestation de l’existence de
parasites intestinaux chez le lapin. En cas de giardase d’autres symptômes
sont constatés.
Remerciements
Un tout grand merci à Michel Gruaz
(Suisse), Luc Page (Suisse), Paulette Foley (USA) et Sandy Minshull (Canada) pour
leur permission d’utiliser leurs photos. |
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