Endométrite,
Orchite et Pyometra
Esther van Praag, Ph.D.
MediRabbit.com
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Endométrite = inflammation
de l’endometrium, la membrane muqueuse recouvrant
la cavité utérine. Orchite = inflammation des testicules. Pyometra = signifie littéralement “pus dans
l’utérus” ou inflammation purulente de l’utérus. Les
lapins femelles et mâles peuvent souffrir d’infections du système
uro-génital. Les bactéries responsables sont généralement Pasteurella
multocida et Staphylococcus aureus, mais il ne faut pas éliminer
les autres bactéries. Le développement de la maladie dépend de la résistance
générale de l’hôte et de la virulence de la bactérie. L’endométrite, l’orchite et la pyometra sont des problèmes de santé communs chez les
lapins. Ces maladies se présentent généralement sous forme chronique.
L’utérus est en effet incapable d’évacuer les sécrétions de nature pâteuse.
Ceci entraîne un élargissement de l’utérus, avec risque de rupture.
La pyometra est souvent causée par Pasteurella multocida,
qui entraîne la formation d’abcès dans les ovaires. L’utérus est dilaté et
généralement rempli de pus. Les infections aiguës sont souvent accompagnées
par des sécrétions vaginales. Aussi bien les lapines vierges que celles
utilisées pour la reproduction sont affectées. Il existe trois voies
possibles de transmission : • transmission
rétrograde de la cavité nasale vers la région urogénitale durant la
coprophagie, chez la femelle infectée par P. multocida, • transmission
durant l’allaitement des petits, • transmission
vénérienne, lorsqu’une femelle infestée s’accouple avec un mâle non-infecté
ou vice-versa. Chez les mâles, les testicules et
l’épididyme sont souvent enflammés durant la phase aiguë de la maladie. Plus
tard, des abcès externes ou internes apparaissent au niveau du testicule.
Dans de rares cas, l’infection se limite aux membranes qui entourent le
pénis. Cette condition est appelée
balanoposthite. La membrane est enflammée et couverte de pus.
L’infection peut être transmise à une lapine lors d’un accouplement. Signes
cliniques
Le lapin est souvent dépressif,
léthargique, anorexique et donne une apparence de faiblesse généralisée. L’abdomen
est typiquement élargi, l’utérus est dilaté et une sécrétion utérine est
parfois observée. Parfois, le lapin boit plus que d’habitude (polydipsommanie) et souffre de polyurination.
Les
lapins mâles sont généralement fiévreux, ont un appétit irrégulier, perdent
du poids et deviennent infertiles. Diagnostic
Chez la femelle, un utérus dilaté doit être examiné
avec soin, car la membrane est fragile. La palpation de l’utérus permet de
déterminer sa consistance: lisse ou pâteuse.
Si l’abdomen est enflé, des radiographies de la partie
inférieure de l’abdomen peuvent fournir des informations supplémentaires.
L’échocardiographie permet d’éliminer les désordres utérins tels que polypes,
masses ou changements cystiques. Des modifications biochimiques du sang et des dépôts
amyloïdes dans les reins sont une conséquence régulièrement observée en cas
d’infection chronique de l’utérus. Une analyse du sang peut révéler une anémie normocytique moyenne, de l’hypercholestérolémie, de l’hétérophilie (présence de leucocytes granulaires) et de monocytose (présence de leucocytes phagocytaires
mononuclées). Voir: Valeurs de référence de biochimie sanguine Des échantillons de mucus, pris au niveau du col de
l’utérus, permettent de faire une
coloration Gram des bactéries. Si on est en présence d’une endométrite
ouverte, un échantillon du vagin/col de l’utérus peut être pris, afin de
déterminer les bactéries causant l’infection: Pasteurella multocida, Staphylococcus
aureus, et plus rarement Listeria sp,
sont souvent observées. La
confirmation du diagnostic est faite par laparotomie (incision à travers la
paroi de l’abdomen) ou par ovariohystérectomie.
Chez les femelles, le diagnostic doit différencier
entre un adénocarcinome utérin, une hydrométrie, un anévrisme veineux endométrial (sac formé
par une dilatation anormale de la paroi veineuse) ou un accouchement
difficile. Chez les mâles, une culture différentielle doit être
faite pour différencier entre une infection bactérienne, virale (par exemple:
le virus de myxome), la spirochétose ou syphilis du lapin. Traitement
L’ovariohystérectomie est recommandé
chez la lapine. Il faut néanmoins stabiliser l’état de santé de l’animal
avant l’intervention chirurgicale. Le traitement inclue l’administration
d’antibiotiques et de liquides sous-cutanés. Durant l’opération de
stérilisation, des échantillons peuvent être prélevés, afin de faire une
culture bactérienne, suivie d’un test de sensibilité aux antibiotiques. Après
l’opération, la lapine doit recevoir des antibiotiques, des fluides
sous-cutanés ou intraveineux, ainsi que des analgésiques.
Il
est important d’examiner l’animal et de déterminer si des abcès sont présents
sur d’autres parties du corps.
Chez
les mâles, le traitement de choix est la castration, avec administration
post-chirurgicale d’analgésiques et d’antibiotiques.
Remerciement
Un
grand merci à Akira Yamanouchi, VEIN (Veterinary Exotic Information Network,
http://vein.ne.jp/), pour leur permission d’utiliser son matériel
photographique. Information
supplémentaire
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